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Secrets d'atelier

Plongez dans l’art du papier marbré

Dernière mise à jour : 1 sept.



Dans ma quête d'explorer les techniques artisanales liées à la papeterie, je suis tombée sur un petit bijou : le papier marbré.


papier marbré

Une tradition de longue date


Pour la petite histoire, cette technique a traversé les siècles et les continents. Au Japon, au XIIᵉ siècle, on pratiquait déjà le Suminagashi, une méthode consistant à faire flotter l’encre sur l’eau. Puis, au XVe siècle, dans l’Empire ottoman, le Ebru (qui signifie nuage) est apparu : même idée, mais avec un bain épaissi pour dompter les pigments et créer des motifs plus nets.


Ensuite, les marchands ont ramené tout ça en Europe, et là… les relieurs se sont régalés. Pages de garde, couvertures de livres, documents officiels : le papier marbré est vite devenu populaire car il permettait de d'attester la nature authentique d'un document.



💡 Saviez-vous? Aujourd'hui, il ne reste presque plus de marbreurs professionnels...au Québec, il en subsiste environ 2-3 !




vieux papier marbré
Papier marbré datant de 1830



Les motifs les plus connus du papier marbré


Le marbrage permet une variété impressionnante de motifs, allant de l’imitation du marbre naturel aux compositions géométriques plus élaborées. Parmi les plus classiques :


  • Caillouté: taches irrégulières rappelant la pierre naturelle

  • Coquille: cercles évoquant les coquillages

  • Nonpareil : succession régulière de vagues serrées, obtenues au peigne fin

  • Œil de paon  : cercles concentriques multicolores

  • Chevron: effet zigzag

  • Peigné : lignes parallèles travaillées au peigne


Chaque motif peut ensuite être décliné dans différentes palettes de couleurs.



Une technique moins simple qu'il n'en paraît


Quand j’ai décidé d’essayer, j’ai vite compris que ce n’était pas juste « un bol d’eau et de la peinture ». Ça l'air si simple et facile quand on regarde des vidéos d'une personne qui est habituée!


Pour que ça « marche », il faut préparer d'avance le papier avec une solution de poudre d'alun pour que les couleurs tiennent bien. On doit prendre un bac (de préférence blanc, histoire de bien voir la couleur), un épaississant pour que la couleur flotte, (ici de la carraghénane car avec mes recherches, j'ai cru comprendre que c'était ce qui fonctionnait le mieux), de la gomme guar ou de la méthylcellulose, qui ralentissent la dispersion des couleurs et finalement des pigments ou peintures acrylique. Ça prend aussi de quoi « travailler » la surface :

  • peignes, baguettes, aiguilles.


    Bref, rien de sorcier, mais mieux vaut un minimum de préparation avant de plonger.



Une fois que tout prêt, le jeu commence : on projette les couleurs à la surface. Elles s’étalent en cercles, se repoussent, se mélangent comme des bulles en tension. Pour mes premiers essais, ma proportion d'algue n'était pas assez élevée, les encre trop lourdes...


(bref, le résultat n'était pas très concluant:)



papier marbré test
Les couleurs accrochaient mal au papier...tout est question d'ajustement et de dosage!

Quelques tests plus tard...


Mais quand on réussi, voilà le moment le plus satisfaisant : on pose le papier sur le bain, on le retire délicatement… et là, surprise! Un motif unique, impossible à reproduire exactement. On rince, on sèche, et voilà. La feuille est prête à vivre sa nouvelle vie, que ce soit en page de garde ou en couverture. Faut dire que je suis quand même contente de mon deuxième essai! Le seul problème: c'est un peu addictif!


L'objectif est d'intégrer éventuellement du papier marbré dans mes carnets...à suivre!



papier marbré test2
Pour ce deuxième test, j'ai tenté différents motifs et couleurs...bon, même si je m'éloigne jamais des teintes de brun !




 
 
 

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